Prévoyance Jeune Dentiste et Orthodontiste : Guide Installation 2025
En début d’activité, vos charges ne laissent aucune marge d’erreur. Sans prévoyance adaptée, un simple arrêt peut mettre en péril votre avenir.
L'essentiel : Sans historique libéral, vos indemnités journalières CPAM la première année seront soit nulles, soit très faibles si vous bénéficiez encore des droits régime général de votre activité salariée des 12 derniers mois. Une prévoyance dès l'installation vous protège avec un coût réel après déduction Madelin de 45 à 100€/mois selon la formule choisie.
Votre protection sociale réelle en début d'activité
La protection sociale des professions libérales médicales présente des spécificités méconnues des jeunes praticiens. Contrairement aux salariés, vos indemnités en tant que chirurgien-dentiste libéral dépendent directement de votre historique de revenus. Cette réalité peut créer un véritable trou de couverture pour l'assurance arrêt de travail dentiste en début d'exercice.
Le calcul des indemnités journalières CPAM
La formule officielle : IJ = RAAM ÷ 730, où le RAAM représente votre Revenu d'Activité Annuel Moyen des trois dernières années.
⚠️ Votre protection dépend de votre parcours récent
Si vous étiez étudiant hospitalier ou avez effectué des remplacements, votre indemnisation sera calculée sur vos fiches de paie datant des 12 derniers mois. Résultat : des indemnités journalières d'environ 34€ pour un ex-interne, plafonnées depuis avril 2025 à 41,47€/jour même avec de meilleurs revenus de remplacement - à peine de quoi couvrir vos frais personnels.
Sans activité salariée depuis plus de 12 mois ? Vous n'aurez strictement aucune indemnité CPAM pendant votre première année libérale.
Dans tous les cas, ces montants ne couvriront qu'une fraction infime de vos charges professionnelles (10-15% maximum).
Vos indemnités selon votre parcours
| Situation | RAAM | IJ CPAM/jour | IJ/mois | 
|---|---|---|---|
| Première année libérale (sans droits régime général) | 0€ | 0€ | 0€ | 
| Ex-interne, étudiant (droits régime général conservés) | 25 000€ | 34€ | 1 020€ | 
| Avec remplacements (60k€/an) | 60 000€ | 41,47€* | 1 244€ | 
*Depuis la réforme du 1er avril 2025 concernant les salariés, les IJ maladie salarié sont désormais plafonnées à 41,47€/jour. Important : ne pas confondre avec les IJ libérales qui elles restent régies par le RAAM limité à 3 PASS, permettant jusqu'à 193,56€/jour pour les praticiens installés avec un historique de revenus suffisant.
📋 Seuil d'accès aux indemnités journalières libérales (PAMC)
Durée minimale d'affiliation : Pour basculer sur le régime indemnitaire des professions libérales (PAMC) et ne plus relever du calcul "salarié", il faut justifier d'au moins 12 mois d'affiliation continus en tant que travailleur indépendant auprès de l'Assurance-maladie et être à jour de la cotisation spécifique IJ (0,30% du BNC).
Conséquence pratique :
- < 12 mois d'activité libérale : la CPAM recherche d'abord vos droits salariés (ou maintien de droits de votre dernier emploi) ; s'il n'y a pas de droits salariés, aucune IJ n'est versée.
 - ≥ 12 mois : vos IJ sont calculées sur le RAAM (moyenne des revenus cotisés des trois dernières années civiles).
- Si vous n'avez qu'une ou deux années de revenus, les années manquantes sont comptées zéro, ce qui réduit mécaniquement le RAAM.
 
 
CARCDSF et garantie frais généraux dentiste
Après 90 jours de CPAM, la Caisse Autonome de Retraite des Chirurgiens-Dentistes et Sages-Femmes prend la suite avec des prestations spécifiques.
Les prestations complémentaires CARCDSF
Chronologie des indemnisations
- J0 à J3 : Délai de carence (aucune indemnité)
 - J4 à J90 : IJ CPAM uniquement (selon votre RAAM, maximum 193,56€/jour)
 - J91 à J365 : La CARCDSF prend le relais avec 111€/jour (3 330€/mois)
 - Au-delà d'un an : Passage possible en invalidité CARCDSF
 - Invalidité totale (>66%) : Rente plafonnée à 31 824€/an (2 652€/mois)
 
Selon l'enquête MACSF 2023, 67% des jeunes praticiens sous-estiment l'impact financier d'un arrêt prolongé, notamment sur leurs charges fixes qui représentent en moyenne 65% de leur chiffre d'affaires en début d'activité.
Vos charges incompressibles en tant que chirurgien-dentiste ou orthodontiste
Une installation dentaire ou orthodontique génère des charges fixes importantes que votre cotisation prévoyance dentiste doit couvrir :
- Loyer et charges du cabinet : 2 000 à 4 000€/mois
 - Leasing matériel et maintenance : 2 000 à 3 500€/mois
 - Masse salariale (assistante, secrétaire) : 3 000 à 5 000€/mois
 - Remboursement prêt professionnel : 2 500 à 5 000€/mois
 - Charges courantes et honoraires : 1 500€/mois minimum
 
Total des charges incompressibles : environ 11 000 à 19 000€/mois
💡 Exemple concret : Dr Sarah, chirurgien-dentiste de 28 ans
Sarah s'est installée il y a 8 mois à Aurillac après avoir été interne. Ses charges mensuelles s'élèvent à 13 500€ (loyer cabinet 2 800€, leasing fauteuil et matériel 2 700€, salaire assistante 3 200€, remboursement prêt installation 3 500€, charges courantes 1 300€).
En cas d'arrêt maladie aujourd'hui :
- Indemnités CPAM : 34€/jour (droits régime général conservés) = 1 020€/mois
 - Charges à couvrir : 13 500€/mois
 - Déficit mensuel : 12 480€
 
Avec une prévoyance adaptée (formule à 200€/mois), Sarah aurait 15 000€/mois de couverture (5 000€ IJ + 10 000€ frais généraux), soit un coût réel après déduction Madelin d'environ 100€/mois pour une protection sociale dentiste libéral complète.
L'intérêt d'une souscription immédiate
Deux facteurs principaux justifient une souscription d'assurance arrêt de travail dentiste dès l'installation plutôt qu'après stabilisation de votre activité.
1. La problématique des exclusions médicales
Les pathologies courantes en pratique dentaire deviennent des motifs d'exclusion après leur première apparition. La cotisation prévoyance dentiste augmente significativement ou devient impossible à obtenir après un premier incident :
- Troubles musculo-squelettiques (40% des arrêts selon l'INRS)
 - Pathologies rachidiennes et cervicales
 - Syndromes anxio-dépressifs liés au stress professionnel
 
2. L'optimisation fiscale immédiate
Le dispositif Madelin permet une déduction fiscale représentant 45 à 55% de vos cotisations, réduisant significativement le coût réel de votre protection.
Solutions et contrat Madelin dentiste adaptés
Deux formules principales répondent aux besoins spécifiques des jeunes praticiens.
📊 Important : Les tarifs présentés ci-dessous sont purement indicatifs. Chaque situation est unique : votre âge, votre spécialité, votre localisation, vos antécédents médicaux et vos choix de garanties influencent significativement le prix final. Le coût net après déduction Madelin varie selon votre tranche d'imposition et votre niveau de cotisations sociales. Un calcul personnalisé lors de l'audit vous donnera le coût réel adapté à votre situation fiscale.
Formule "Essentiel" - Protection de base
- ✓ Indemnités journalières : 3 000€/mois (franchise 60 jours)
 - ✓ Frais généraux : 6 000€/mois
 - ✓ Invalidité professionnelle : rente 2 500€/mois
 - ✓ Capital décès : 150 000€
 
Prime mensuelle : 120€
Coût réel après Madelin : environ 60€/mois
Formule "Évolutif" - Protection complète
- ✓ Indemnités journalières : 5 000€/mois (franchise 30 jours)
 - ✓ Frais généraux : 10 000€/mois extensibles
 - ✓ Invalidité professionnelle : rente 4 000€/mois
 - ✓ Capital décès : 300 000€
 - ✓ Options : augmentation automatique sans questionnaire médical
 
Prime mensuelle : 200€
Coût réel après Madelin : environ 100€/mois
⚠️ Attention : Un contrat prévoyance n'est pas un produit "à souscrire et oublier"
Votre cabinet évolue rapidement, votre protection doit suivre. Entre votre première et votre troisième année d'exercice, votre CA peut passer de 150 000€ à 300 000€. Sans ajustement annuel :
- Sous-protection : Avec des garanties de première année (3 000€/mois) pour un CA de 300 000€, vous ne couvrez que 40% de vos besoins réels
 - Sur-assurance : À l'inverse, certains praticiens continuent de payer pour 10 000€/mois de garanties alors que leurs charges ont diminué suite à un déménagement ou une réorganisation
 
L'accompagnement annuel par des spécialistes comme Clariva Medical Partners vous permet d'optimiser votre couverture : ajustements précis selon votre CA réel, adaptation aux changements de votre cabinet (embauche, investissements, remboursement de prêts), et économies moyennes de 15 à 20% sur vos cotisations grâce à une protection vraiment adaptée.
Points clés complémentaires à considérer
Interaction avec votre assurance emprunteur
Votre prévoyance professionnelle et votre assurance emprunteur doivent être coordonnées. Les franchises peuvent se cumuler, créant des périodes sans couverture. Vérifiez que votre prévoyance couvre bien les charges professionnelles tandis que l'assurance emprunteur se limite généralement aux échéances de prêt. Attention aux exclusions différentes entre les deux contrats, notamment sur les pathologies psychiques et dorsales.
Portabilité en cas de passage en société (SELARL/SELAS)
L'évolution vers une structure sociétaire est fréquente après quelques années d'exercice. Privilégiez les contrats incluant une clause de maintien des garanties sans nouveau questionnaire médical. La transformation du contrat Madelin TNS en contrat collectif doit préserver vos conditions tarifaires. Certains assureurs proposent une portabilité automatique, d'autres nécessitent une négociation spécifique.
Allocations maternité et adoption
L'allocation forfaitaire de repos maternel CPAM s'élève à 3 925€ (valeur mensuelle du PASS au 1er janvier 2025). Elle est versée pour moitié au début du congé et pour moitié à la fin de la période obligatoire de cessation d'activité de 8 semaines. Pour les revenus inférieurs à 10% du PASS (4 710€/an), la CPAM applique un prorata automatique depuis 2025.
Les indemnités journalières forfaitaires sont versées pendant la durée du congé (minimum 8 semaines dont 6 après l'accouchement). Leur montant maximum est de 64,52€/jour au 1er janvier 2025. Pour les revenus inférieurs à 10% du PASS, la CPAM applique également un prorata automatique.
L'allocation complémentaire CARCDSF de 3 400€ s'ajoute à ces prestations. Malgré ces aides, la couverture reste insuffisante face aux charges fixes du cabinet. Vérifiez que votre contrat de prévoyance maintient la couverture des frais généraux pendant le congé maternité.
Prévention des TMS : un investissement rentable
La prévention réduit significativement le risque d'arrêt. Investissez dans l'ergonomie dès l'installation : siège opérateur de qualité, instrumentation légère, éclairage optimal. Instaurez des micro-pauses toutes les heures et des exercices d'étirement quotidiens. Les programmes ergonomiques bien conçus font baisser la fréquence déclarée des TMS de 20 à 40% sur trois ans selon l'EU-OSHA. Certains assureurs proposent des réductions de prime aux praticiens engagés dans une démarche préventive documentée.
Lexique
BNC : Bénéfices Non Commerciaux - Revenus des professions libérales
CA : Chiffre d'Affaires
CARCDSF : Caisse Autonome de Retraite des Chirurgiens-Dentistes et Sages-Femmes
CGP : Conseil en Gestion de Patrimoine
CPAM : Caisse Primaire d'Assurance Maladie
EU-OSHA : Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail
IJ : Indemnités Journalières
INRS : Institut National de Recherche et de Sécurité
IR : Impôt sur le Revenu
Madelin : Dispositif fiscal permettant aux TNS de déduire leurs cotisations de prévoyance
PAMC : Praticiens et Auxiliaires Médicaux Conventionnés
PASS : Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (47 100€ en 2025)
RAAM : Revenu d'Activité Annuel Moyen (moyenne des 3 dernières années)
SELARL/SELAS : Société d'Exercice Libéral à Responsabilité Limitée / par Actions Simplifiée
TMS : Troubles Musculo-Squelettiques
TNS : Travailleur Non Salarié
Questions fréquentes
Comment sont calculées les indemnités journalières CPAM et CARCDSF ?
Les IJ CPAM = RAAM ÷ 730, où le RAAM est votre revenu moyen des 3 dernières années, plafonné à 3 PASS (141 300€ en 2025), soit 193,56€ bruts/jour maximum. À partir du 91e jour d'arrêt, la CARCDSF prend le relais avec 111€/jour (3 330€/mois) jusqu'au 365e jour. En cas d'invalidité totale supérieure à 66%, la rente CARCDSF est plafonnée à 31 824€/an (2 652€/mois).
Quel est le délai d'indemnisation pour un jeune installé ?
Sans historique libéral ni remplacements, aucune IJ CPAM spécifique aux professions libérales. Les ex-internes ou étudiants hospitaliers conservent leurs droits régime général (environ 34€/jour) mais seulement jusqu'à 12 mois après leur dernier contrat salarié et dans la limite du nouveau plafond IJ maladie (41,47€/jour). Au-delà de ces 12 mois : aucun filet CPAM avant d'avoir 3 ans de revenus cotisés. Avec historique de remplacements : délai de carence de 3 jours. La prévoyance privée peut couvrir dès le 1er jour (accident) ou après 3 à 90 jours selon votre contrat.
Quels sont les plafonds de déduction Madelin en 2025 ?
Pour la santé/prévoyance : 3,75% du revenu + 7% du PASS, plafonné à 3% de 8 PASS, soit 11 304€ maximum. Pour la retraite : 10% du bénéfice dans la limite de 8 PASS + 15% de la tranche 1-8 PASS, soit 87 135€ maximum.
Comment faire évoluer ma prévoyance avec mon CA ?
Révisez annuellement. Augmentez vos garanties de 20% du CA supplémentaire. Exemple : CA +50k€ → protection +10k€/an. La plupart des contrats permettent ces ajustements sans questionnaire médical jusqu'à certains seuils.
Quelles exclusions médicales surveiller ?
Attention aux exclusions rachis (40% des arrêts), psychiatriques (25%) et TMS. Souscrivez avant tout antécédent. Certains assureurs acceptent avec surprime (10-25%) ou exclusion temporaire (2-3 ans) selon les cas.
L'accompagnement Clariva Medical Partners
Notre expertise des professions dentaires nous permet de négocier des conditions préférentielles auprès de nos partenaires assureurs. Nous analysons votre situation spécifique de chirurgien-dentiste ou orthodontiste pour construire une protection évolutive, adaptée à votre parcours professionnel. En savoir plus sur notre approche
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Réserver mon entretien gratuitPrévoyance dentiste libéral : comment éviter la catastrophe financière qui menace 72% de vos confrères ?
Savez-vous que vos indemnités journalières CARCDSF plafonnent à 3 330€/mois ? Pour un dentiste libéral aux revenus confortables, c'est une chute brutale du niveau de vie. Pire : vos charges de cabinet continuent de courir. Sans stratégie de prévoyance adaptée, un simple accident peut réduire à néant 20 ans d'efforts patrimoniaux.
À retenir : Le régime obligatoire CARCDSF/CPAM couvre moins de 20% de vos besoins réels. Une prévoyance bien construite protège vos revenus personnels (rente invalidité), votre cabinet (frais généraux) et votre patrimoine. Coût après déduction Madelin : 200-400€/mois pour une protection intégrale.
Régime obligatoire CARCDSF : pourquoi vous jouez avec le feu
Les indemnités CARCDSF et CPAM laissent un trou béant de 80% dans votre protection financière en cas d'arrêt de travail.
Analysons concrètement vos droits. La CPAM verse des indemnités journalières (IJ) calculées selon la formule : IJ = RAAM ÷ 730, où le RAAM est votre revenu d'activité annuel moyen des 3 dernières années. Vos indemnités dépendent directement de votre bénéfice net moyen. En 2025, le RAAM est plafonné à 3 PASS (141 300€), ce qui donne une IJ maximale de 193,56€ bruts/jour après 3 jours de carence. La CPAM indemnise du 4e au 90e jour inclus, soit 87 jours, représentant ≈ 16 840€ bruts maximum.
Tableau des indemnités journalières CPAM selon votre RAAM (2025)
| Exemple de RAAM | IJ brute / jour | IJ brute / mois | 
|---|---|---|
| 30 000€ (démarrage modeste) | 41€ | 1 230€ | 
| 103 000€ (RAAM moyen dentiste 2023) | 141€ | 4 230€ | 
| 141 300€ (plafond 3 PASS) | 193,56€ | 5 807€ | 
Indemnité journalière dentiste libéral : calcul 2025 en pratique
Comme le montre ce tableau, vos indemnités journalières dépendent directement de votre historique de revenus. Un jeune praticien en début d'activité ou un confrère ayant réduit son activité percevra des montants bien inférieurs au plafond, accentuant la nécessité d'une prévoyance adaptée.
La CARCDSF prend le relais à partir du 91e jour avec 111€/jour, soit 3 330€ mensuels jusqu'au 365e jour. En cas d'invalidité totale supérieure à 66%, la rente annuelle plafonne à 31 824€ (2 652€/mois), quels que soient vos revenus réels.
⚠️ Alerte première année d'installation
Attention aux jeunes installés : Avant 12 mois d'affiliation en tant que libéral, vous n'avez droit à aucune indemnité journalière. Si vous n'avez que vos années d'internat ou d'externat comme référence, vos IJ seront calculées sur ces faibles revenus, créant un déficit de protection encore plus important.
Pour un praticien réalisant 10 000€ de revenus mensuels avec 15 000€ de charges fixes, ces indemnités couvrent moins de 14% des besoins totaux. Le déficit peut atteindre plus de 20 000€ par mois, engloutissant rapidement l'épargne personnelle et menaçant le patrimoine familial.
Le piège des charges incompressibles
Vos charges professionnelles ne connaissent aucun répit : loyer du cabinet (2 500 à 5 000€), salaires et charges sociales (4 000 à 8 000€), leasing matériel (1 500 à 3 000€), assurances et frais généraux (1 000 à 2 000€). Au total, 12 000 à 20 000€ mensuels continuent de s'écouler inexorablement.
Risques spécifiques : dentiste vs orthodontiste
Les troubles musculo-squelettiques représentent 87% des maladies professionnelles tous secteurs confondus ; les études spécifiques aux dentistes trouvent une prévalence comprise entre 64% et 96% (moyenne ≈ 82%), mais les mécanismes pathologiques diffèrent selon la spécialité.
Les troubles musculo-squelettiques affectent chaque spécialité dentaire de manière spécifique :
- - Dentistes omnipraticiens : usure par micro-traumatismes (vibrations des instruments rotatifs, gestes répétitifs, positions en torsion). Le syndrome du canal carpien touche 14 à 30% des praticiens après 15 ans d'exercice.
 - - Orthodontistes : pathologies liées à la posture statique prolongée, générant lombalgies sévères et syndrome de la traversée thoraco-brachiale.
 - - Orthodontistes pédiatriques : risque de hernie discale multiplié par 2,5 (étude SFO 2023) en raison des positions contraignantes lors du traitement des jeunes patients.
 
La notion d'invalidité professionnelle devient cruciale. Un contrat standard évalue votre capacité à exercer n'importe quelle profession. Un dentiste avec un tremblement essentiel, inapte à son métier mais capable d'un travail de bureau, ne sera pas indemnisé. Seule une définition "propre profession" garantit une protection réelle.
Les 3 piliers d'une protection efficace
Une architecture de prévoyance complète repose sur trois garanties complémentaires et indissociables.
1. La rente d'invalidité professionnelle maintient votre niveau de vie en compensant 60 à 80% de vos BNC. Elle doit impérativement inclure une définition "propre profession" pour vous protéger si vous ne pouvez plus exercer votre métier, même en restant apte à d'autres activités.
2. L'assurance frais généraux constitue votre bouclier anti-faillite. Elle prend en charge l'intégralité des charges fixes du cabinet : loyer, salaires, leasings, assurances. Sans cette garantie, vos revenus personnels (même maintenus) serviraient à payer les charges professionnelles.
3. Les garanties complémentaires stratégiques incluent l'exonération des cotisations (maintien des versements retraite/prévoyance pendant l'arrêt), le capital reconversion (150 000 à 300 000€ en cas d'invalidité définitive) et la couverture sans exclusion des affections psychologiques et dorsales.
Tableau comparatif : l'impact financier d'un arrêt de 6 mois
Simulation pour un praticien type : BNC 180 000€/an, charges cabinet 15 000€/mois, RAAM 180 000€.
| Situation après 6 mois | SANS prévoyance complète | AVEC prévoyance adaptée | 
|---|---|---|
| Revenus maintenus | ≈ 26 830€ (IJ CPAM 87j + CARCDSF 90j) | 90 000€ | 
| Charges couvertes | 0€ | 90 000€ | 
| Déficit total | - 153 170€ | 0€ | 
Cas pratiques chiffrés : 3 situations réelles
Trois profils illustrent concrètement l'adaptation nécessaire de la prévoyance aux spécificités de chaque pratique.
Dr Martin B., dentiste omnipraticien à Toulouse
CA de 450 000€, BNC 170 000€, 3 assistantes. Charges fixes : 16 000€/mois incluant un plateau technique moderne. Victime d'un accident de ski ayant entraîné une fracture complexe du poignet, il a été arrêté 4 mois. Sa prévoyance complète lui a versé 10 000€/mois de rente personnelle et 16 000€/mois pour les charges. Coût de la protection : 480€/mois, ramené à 240€ après déduction Madelin. "Sans cette couverture, j'aurais dû licencier mes assistantes et probablement vendre mon cabinet à perte."
Dr Sophie L., orthodontiste exclusive à Lyon
42 ans, CA 520 000€, BNC 200 000€. Hernie discale nécessitant 5 mois d'arrêt. Charges mensuelles : 18 000€ dont 3 000€ de leasing Cone Beam. Solution de prévoyance : rente 12 000€/mois + frais généraux 18 000€ + capital reconversion 250 000€. Prime mensuelle : 580€ (290€ après Madelin). "Les 3 330€ de la CARCDSF représentaient moins de 11% de mes besoins réels. Ma prévoyance m'a sauvée de la faillite. Je la révise chaque année : l'an dernier, j'ai augmenté ma couverture suite à l'embauche d'une assistante supplémentaire."
Dr Alexandre P., implantologue spécialisé à Paris
CA 750 000€, structure SELARL, 4 salariés. Charges : 32 000€/mois avec équipements haute technologie. Diagnostic de sclérose en plaques à 48 ans. Sa prévoyance incluait une rente progressive selon le degré d'invalidité, la prise en charge intégrale des frais généraux et un capital reconversion de 400 000€ lui permettant de céder sereinement son activité. Coût : 950€/mois avant optimisation fiscale.
Optimisation fiscale : la loi Madelin divise votre coût par deux
Vos cotisations de prévoyance sont déductibles fiscalement, transformant la protection en investissement rentable.
En 2025, les plafonds de déduction Madelin sont particulièrement avantageux :
- Retraite : 10% du bénéfice dans la limite de 8 PASS + 15% de la tranche 1-8 PASS, soit un plafond de 87 135€
 - Santé/Prévoyance : 3,75% du revenu + 7% du PASS, plafonné à 3% de 8 PASS, soit 11 304€ maximum
 
Exemple concret : Dr Chloé, orthodontiste, BNC 220 000€. Prime annuelle 7 200€. Avec une TMI à 45%, l'économie d'impôt sur le revenu atteint 3 240€/an. S'y ajoute l'économie de CSG/CRDS déductible (environ 698€). Coût réel : 272€/mois au lieu de 600€.
L'erreur fatale : souscrire et oublier
Beaucoup de praticiens commettent l'erreur de considérer leur prévoyance comme un contrat figé. Or, votre activité évolue constamment : embauche d'une assistante supplémentaire (+4 000€/mois de charges), investissement dans un cone beam (+2 500€/mois de leasing), déménagement dans des locaux plus grands, ou à l'inverse, association permettant de mutualiser certains frais. Sans révision annuelle, vous risquez soit la sur-assurance coûteuse, soit pire, la sous-protection dangereuse.
Le Dr Vincent R., dentiste à Bordeaux, l'a appris à ses dépens : "J'avais souscrit ma prévoyance à l'installation avec 8 000€ de charges. Cinq ans plus tard, avec deux assistantes et du matériel high-tech, mes charges atteignaient 18 000€. Mon arrêt de 3 mois m'a coûté 30 000€ de découvert." À l'inverse, certains confrères paient des primes excessives après avoir réduit leur activité ou mutualisé leurs charges en cabinet de groupe.
📚 Glossaire rapide
IJ (Indemnités Journalières) : Somme versée par la CPAM en cas d'arrêt maladie, calculée sur votre RAAM.
RAAM : Revenu d'Activité Annuel Moyen des 3 dernières années, base de calcul de vos IJ.
PASS : Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (47 100€ en 2025).
CARCDSF : Caisse de retraite des chirurgiens-dentistes et sages-femmes.
Délai de carence : Période d'attente avant le versement des indemnités (3 jours pour la CPAM).
TMI : Tranche Marginale d'Imposition, taux d'impôt sur votre dernière tranche de revenus.
Loi Madelin : Dispositif permettant aux TNS de déduire fiscalement leurs cotisations de prévoyance.
L'essentiel à retenir
- Les IJ CPAM plafonnent à 193,56€/jour (5 807€/mois) et dépendent de votre RAAM
 - Les indemnités CARCDSF (3 330€/mois) couvrent moins de 20% de vos besoins réels
 - Sans prévoyance, un arrêt de 6 mois génère un déficit moyen de 153 170€
 - 3 garanties indispensables : rente invalidité + frais généraux + options stratégiques
 - Coût réel après Madelin : 200-400€/mois pour une protection complète
 - L'invalidité "propre profession" est cruciale pour les professions dentaires
 
Conclusion : protégez aujourd'hui ce que vous avez mis des années à construire
La prévoyance n'est pas une dépense mais un investissement dans la pérennité de votre cabinet et la sécurité de votre famille. Pour moins de 10€ par jour après déduction fiscale, vous protégez l'intégralité de votre patrimoine professionnel et personnel contre les aléas de la vie.
Mais attention : une prévoyance efficace n'est pas un contrat qu'on signe et qu'on oublie. Elle doit vivre au rythme de votre activité. Un bilan annuel permet d'ajuster vos garanties à l'évolution réelle de vos charges, optimisant ainsi votre protection et votre budget. Cette vigilance fait la différence entre une couverture adaptée et une protection illusoire.
Ne faites pas partie des 72% de praticiens qui découvrent trop tard l'insuffisance de leur couverture. Un diagnostic personnalisé vous permettra d'identifier vos besoins réels et de construire une protection sur-mesure, évolutive et toujours alignée sur votre réalité professionnelle.
FAQ - Questions fréquentes
Quelle est la différence entre prévoyance dentiste et prévoyance classique ?
La prévoyance dentiste libéral prend en compte vos spécificités : charges fixes élevées du cabinet (12 à 30k€/mois), risques de TMS spécifiques à la profession (prévalence comprise entre 64% et 96%, moyenne ≈ 82%), et surtout l'invalidité professionnelle qui vous protège si vous ne pouvez plus exercer VOTRE métier, même si vous restez apte à d'autres professions.
Combien coûte une prévoyance complète pour un dentiste libéral ?
Pour un dentiste avec 450k€ de CA, comptez 380 à 520€/mois pour une protection complète (rente invalidité + frais généraux). Grâce à la loi Madelin, le coût réel après déduction fiscale est divisé par deux, soit environ 190 à 260€/mois.
Les indemnités journalières CARCDSF sont-elles suffisantes ?
Non. La CARCDSF verse 111€/jour à partir du 91e jour d'arrêt (3 330€/mois). Pour un praticien gagnant 10 000€/mois avec 15 000€ de charges cabinet, cela représente moins de 14% des besoins réels. La rente invalidité totale plafonne à 31 824€/an (2 652€/mois). Sans prévoyance complémentaire, c'est insuffisant.
Que couvre exactement l'assurance maintien de revenu dentiste ?
Elle comprend 3 volets essentiels : 1) La rente d'invalidité qui maintient votre niveau de vie personnel, 2) Les frais généraux qui couvrent les charges du cabinet (loyer, salaires, leasing), 3) Les garanties complémentaires comme l'exonération des cotisations retraite et le capital reconversion si vous devez changer de métier.


